Diffusion unilatérale de la situation de la Tshopo, la RFI induite en erreur : analyse du journaliste Mbuyi Mukadi

Partagez

0:00

Temps de lecture :5 Minute (s), 56 Seconde (s)

Diffusion unilatérale de la situation de la Tshopo, la RFI induite en erreur : Analyses du journaliste Mbuyi Mukadi

La RDC est un État de droit, elle est un État démocratique. D’où, Ses institutions sont régies par la constitution et les lois réglementaires. A ce titre, nul n’est au-dessus de la loi.

Depuis le matin du 31 juillet 2020, circule dans les réseaux sociaux, un élément sonore du journal sur RFI dit « Afrique matin ».

Sans prétendre apprendre à la RFI la notion de la confrontation des sources d’informations, il est évident que le confrère Kamanda wa Kamanda Muzembe a traité de manière unilatérale son information en accordant uniquement la parole à la partie hostile au gouverneur, sans privilégier le deuxième son de cloche, or, dans ce reportage, il y a trop de faussetés.

Le confrère a parlé de 18 sur 26 députés, alors que l’Assemblée provinciale de la Tshopo compte plutôt 28 députés provinciaux.

La RFI a parlé de la coordination de la société civile sans préciser de quelle société civile il s’agit, ni moins c’est qui cette coordination. Il a accordé de l’importance à un groupe d’individus jusqu’à confirmer que les habitants de Kisangani ont marché mardi dernier pour exiger le départ du gouverneur. Qui sont ces habitants de Kisangani ??? Les habitants de Kisangani sont de quelle hauteur statistiques ??? Ne pouvait-il pas se limiter à dire : quelques citoyens rassemblés dans un petit groupe de pression créé pour les missions inconnues de la population de la Tshopo avaient tenté de marché, en vain ?

Quant aux arrestations, qui est ce journaliste arrêté? Il était placé dans quelle geôle de la ville de Kisangani ? A la police, au parquet général ou au parquet de grande instance ?

Des précisions sur quelques faits

Du détournement

Parlant des fonds envoyés au gouvernement provincial par le gouvernement de la république via le comité national de lutte contre la Covid-19, il faut retenir que l’argent a été envoyé aux gouverneurs des 26 provinces de la RDC en tant que coordonnateurs de leurs structures provinciales de lutte contre la pandémie et ce, avec un libellé précis : riposte contre la covid- 19, pas « à se partager ».

Ainsi, le fonds est géré à Kisangani à trois niveaux notamment le gouvernorat, le comité de gestion et l’équipe technique, dont la DPS.

L’argent est décaissé par le coordonnateur sur base d’un état de besoin exprimé par les techniciens et le comité de gestion en collaboration avec le coordonnateur adjoint qui est le ministère provincial de la santé. Après avoir reçu le fonds, les usagers doivent présenter le rapport financier avant de présenter un nouvel état de besoin. Et donc, l’argent n’est pas destiné à une distribution selon le vouloir ou les humeurs d’un petit groupe de pression.

Une précision de taille est que le comité ne gère pas que le fonds venu de Kinshasa, mais aussi va gérer le fonds mobilisé localement par les leaders religieux etc.

Programme des 100 jours du président de la république

Parlant du programme des 100 jours du Chef de l’État, sauront-ils prouver que le Gouverneur de la province de la Tshopo avait perçu l’argent du gouvernement central?

Lors de ses dernières vacances parlementaires à Kisangani, devant les acteurs de la société civile forces vives de la Tshopo, c’était le mardi 17 septembre 2019 au siège de ladite société civile, l’honorable Abraham Boliki Bokota député national élu de la ville de Kisangani avait rassuré la population de la Tshopo que le gouvernement central avait versé un montant de 600.000 $ à la Direction Générale de l’Office des Routes pour ce qui est de la province de la Tshopo.

Ce montant était destiné à la réhabilitation de la route Kisangani-Buta et l’axe routier Kisangani-Avakubi. C’est depuis quand que l’argent était envoyé dans le compte du gouverneur Walle Lufungula Louis-Marie tel que rapporté par la RFI? Besoin des preuves.

Du montant de 2.500.000$

Étant confronté aux difficultés financières, le gouverneur Walle Lufungula Louis-Marie avait obtenu de l’Assemblée provinciale de la Tshopo, l’autorisation de contracter une dette en banque, FBNBank pour ne pas la citer, à hauteur de 2.500.000 $ avec des rubriques précises, à savoir, l’acquisition des engins pour le montage d’une brigade routière propre à la province de la Tshopo, afin de palier les problèmes en infrastructures routières, l’acquisition des kits médicaux (scanner, dialyse, etc.), l’achat du gazon synthétique pour la réhabilitation du stade Lumumba, la réhabilitation du bâtiment de l’Assemblée provinciale etc.

Déjà, une partie de matériels est à Kisangani en attendant l’arrivée du deuxième lot. La pelouse synthétique est déjà achetée, les matériels médicaux mêmement. Comment le docteur Mateus Kanga Londimo va insinuer que le gouverneur n’avait pas pu justifier cela à l’Assemblée provinciale ? Qu’est-ce qui est caché derrière cet acharnement ?

De la démission du Gouverneur Walle Lufungula Louis-Marie

Devons-nous rappeler que la RDC est un État de droit et elle est un État démocratique ? Le jeudi 25 juin 2020, après débat et vote de la motion de censure contre le gouvernement provincial initiée par le député Paulin Lendolia, le Président de l’Assemblée provinciale, l’honorable Gilbert Bokungu Isongibi avait déclaré que Gouverneur et son gouvernement restaient en place parce que la majorité absolue n’était pas atteinte. Quelques heures après avoir levé la séance et le départ du gouverneur et tous les ministres provinciaux, il s’est dédit et déclarera que le gouverneur et son gouvernement sont plutôt démissionnaires, ce, en dehors de la plénière, celle-ci étant souveraine.

Cette tergiversation a poussé la saisine de la cour d’appel en interprétation des articles 208 alinéa 7 et 68 alinéa 5 du règlement d’ordre intérieur de l’Assemblée provinciale dont Gilbert Bokungu est président.

La cour avait bel et bien démontré que la majorité absolue n’était pas atteinte au regard d’un résultat tel que 13 pour la motion, 10 contre, et 5 bulletins nuls. Et donc, ayant 28 députés provinciaux, la majorité absolue se définit en 14+1, soit 15 voix révolues. Mêmement pour les procès verbaux qui, au lieu d’être signés par le président de l’Assemblée et le rapporteur tel que recommande l’article 68 alinéa 5, ils étaient plutôt signés par plus de ces 2 cités ci-dessus.

Le 29 juin, la même assemblée a pris l’initiative de mettre en accusation le gouverneur de province et ses ministres des finances et des Itpr à l’unilatéral, à l’insu des concernés, les privant de leurs droits de la défense, pourtant garanti par la constitution. Ainsi, le Gouverneur de province avait saisi la cour d’appel de Kisangani, précisément, le juge des référés en référé-liberté. Après comparution, le juge des référés avait suspendu les effets de la lettre émise par le président de l’Assemblée provinciale portant mise en accusation du gouverneur de province et ses ministres.

Se sentant lésée, l’Assemblée provinciale a interjeté appel au Conseil d’État. Celui-ci aussi vient de rejeter l’appel de l’Assemblée provinciale de la Tshopo. Aujourd’hui, on n’attend que l’affaire qui est à la cour constitutionnelle soit tranchée.

Pourquoi alors la RFI doit ignorer toutes ces évidences et ne donner parole qu’au camp hostile au gouverneur ?

Dossier à suivre!

Mbuyi Mukadi

Previous post Levée de l’État d’urgence sanitaire par le Chef de l’État, bataille gagnée pour l’Hon. Iracan Gratien De Saint-Nicolas
Next post Tshopo / Lancement des grands travaux à Kisangani, le Gouverneur Walle Lufungula met fin aux supputations sur l’argent des plaques achetées par les motards