Tshopo / Je suis pour la paix, pas pour la guerre, déclare Jean-Jacques Kalome, Rapporteur du FDET

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Tshopo / Je suis pour la paix, pas pour la guerre déclare Jean-Jacques Kalome, Rapporteur du FDET

La province de la Tshopo est secouée par un vent politique inhabituel depuis le début du mois de juin 2020.

Les violons ne s’accordent pas entre les deux institutions à savoir, l’Assemblée provinciale et le gouvernement provincial.

Tout est parti d’une motion de défiance initiée par l’honorable Jacques Mandiongwe Saidi, élu de Kisangani ville, adressée au ministre provincial de la santé, lui transmise le 10 juin 2020. Il lui est reproché en gros, la légèreté dans la gestion de la riposte contre la covid-19.

Cette motion n’avait pas été débattue, ni votée. Pourquoi ?

D’abord, parce qu’elle était initiée pendant que le message du VPM intersec interdisant les activités parlementaires était encore en cours. Ensuite, lorsque ce message était abrogé par un autre, autorisant la reprise des activités parlementaires, c’était à une semaine de la clôture de la session, la notification étant transmise au cabinet du ministre pendant qu’il était en mission à Avakubi dans le cadre de la riposte contre la même pandémie. Celui-ci, se dépêchera tout de même de Avakubi à Kisangani où il arrivera la veille tard dans la soirée. Le lendemain, Joachim Ondendakem va écrire à l’Assemblée lui demandant de lui accorder 48 heures. Pendant ce temps, l’Assemblée provinciale n’avait plus que 5 jours avant la clôture de la session, or, elle avait déjà sur sa table, une motion de censure contre le gouvernement provincial. A ce point de vue, le débat et le vote de la motion de défiance contre le ministre étaient reportés sine die.

Pendant ce temps, cette autre motion, cette fois-ci, de censure contre le gouvernement provincial était déjà introduite au bureau et transmise au gouvernorat de province le 22 juin 2020.

Le 25 juin, soit 72 heures après la notification, le débat et le vote de la motion sont intervenus.

Sur les 28 députés qui composent l’Assemblée provinciale, 13 s’étaient déclarés pour la motion, 10 contre elle et 5 bulletins étaient déclarés nuls.

A l’issue du vote, le président de l’Assemblée provinciale, Gilbert Bokungu Isongibi a proclamé en pleine plénière qu’au regard des résultats de vote, les voix pour la motion n’ayant pas requis la majorité absolue, soit 14+1, le gouvernement provincial reste en fonction. Tout de suite, il a levé la séance.

Curieusement, après que le gouverneur et tous les membres du gouvernement provincial aient vidé la salle, le président de l’Assemblée provinciale est revenu sur la décision prise en plénière, cette fois-ci, devant la presse et déclarera le gouvernement provincial démissionnaire parce que selon lui, il fallait ignorer les bulletins nuls, c’est-à-dire qu’en prenant 13/23, il est clair que le gouvernement provincial tombe et est déclaré démissionnaire.

Après un moment, lui et les signataires de la motion reviennent à charge et recommandent la prise en considération de tous les bulletins et que l’on procède au recomptage des voix. D’où, ce sera cette fois, 17 bulletins pour et 11 contre. Donc, le gouvernement provincial est réputé démissionnaire.

Cette situation a suscité divers commentaires tant dans la rue, dans des salons politiques boyomais et kinois que dans la toile.

Dans la toile par exemple, le bâtonnier du barreau de la Tshopo maître Firmin Yangambi Libote avait fustigé la tergiversation du président de l’Assemblée provinciale de la Tshopo dans la publication des résultats le 25 juin 2020, comme tous les autres internautes d’ailleurs.

Des enjeux à la cour d’appel de Kisangani

24 heures après, maître Firmin Yangambi va saisir la cour d’appel pour le recomptage des voix, cette fois-là, en faveur des signataires de la motion de censure.

Réponse du berger à la bergère, le gouverneur de province, maître Walle Lufungula Louis-Marie saisira à son tour la même cour par une requête en interprétation des articles 68 alinéa 5 et 208 alinéa 7 du règlement d’ordre intérieur de l’Assemblée provinciale de la Tshopo pour couper cours à toutes tergiversations, à toutes désinformations et à toutes interprétations erronées de la rue.

Ainsi, de l’interprétation de la cour d’appel de Kisangani, il ressort que l’article 68 alinéa 5 de l’Assemblée provinciale interdit plus ou moins les signatures des procès-verbaux adoptés en séances publiques ainsi qu’en séances à huis clos ou d’ajouter d’autres mentions en dehors de ces séances sous peine d’irrégularités.

Seules les signatures du président et du rapporteur ou de leurs remplaçants rendent les procès-verbaux adoptés en séances publiques ainsi que ceux des séances à huis clos authentiques.

Pendant ce temps, par rapport à l’article 208 alinéa 7, la majorité absolue est définie par rapport au nombre total des membres (des députés provinciaux) qui composent l’Assemblée provinciale.

Pour avoir cette majorité absolue, il faut prendre la moitié des membres (députés provinciaux) qui composent l’Assemblée provinciale plus un, soit, 14 + 1 = 15.

Le recours aux suffrages valablement exprimés est interdit pour le vote d’une motion de censure ou de défiance.

Ainsi donc, vous comprendrez finalement que la problématique de la motion de censure contre le gouvernement provincial est classée dans les oubliettes, maintenant les yeux restent rivés vers la cour de cassation.

De la sensibilisation et l’appel à la paix par monsieur Jean-Jacques Kalome Bolengelenge

Échanges entre MM et JJK en son office de travail. Photo MM.

En tant que fils du terroir et rapporteur du Forum pour le Développement et l’Emergence de la Tshopo, Jean-Jacques Kalome Bolengelenge s’est dit très préoccupé par la situation politique de sa province, situation caractérisée par des incompréhensions, des divergences de vue, pourtant conciliables.

« Moi, je suis pour la paix et non pour la guerre. Nous avons tous peiné pour cette province et nous avons même perdu les grandes figures dans cette bataille. Réduire en néant toute une province comme la nôtre à cause des intérêts égoïstes, là, je dis non, non et alors non » a déclaré monsieur Jean-Jacques Kalome Bolengelenge.

Ce fils du terroir qui s’est depuis des années donné corps et âme en mettant en contribution ses facultés, son énergie, son intelligence et sa force physique se dit être au regret de voir certaines personnes applaudir pour une crise naissante au lieu d’encourager la régulation d’un conflit par des voies paisibles pour l’intérêt général.

Il émet les vœux de voir les deux institutions se mettre autour d’une même table, accorder leurs violons, dissiper tous malentendus et regarder vers une même direction dans l’harmonie et la concorde en vue d’une même vision qui reste commune, celle de voir la Tshopo rayonner et être hissée au range des provinces véritablement viables de la République Démocratique du Congo.

Jean-Jacques Kalome en appelle à la promotion du slogan « Tshopo d’abord », c’est-à-dire, privilégier d’abord les intérêts de la Tshopo avant ses propres intérêts. Cela évitera à cette grande province de la RDC des tensions inutiles et stériles susceptibles de freiner son éclosion, son décollage, mieux, son développement intégral. Ce, dans l’entente entre les fils et filles de la Tshopo et la paix dans tous les sept territoires qui composent la province de la Tshopo car, les populations attendent de nous le mieux-être et non les conflits, le triomphalisme, les haines tribales ou des procès interminables.

Mieux vaut un mauvais arrangement qu’un bon procès, a-t-il rappelé.

Mbuyi Mukadi Robert.

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