Tshopo/Motion de défiance contre le ministre provincial de la santé, véritable coup d’épée dans l’eau

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Tshopo / Motion de défiance contre le ministre provincial de la santé, véritable coup d’épée dans l’eau

Le ministre provincial de la santé à l’œuvre. Photo Orientale Infos

C’est à travers les médias locaux et les réseaux sociaux qu’un groupe de députés provinciaux avaient signifié le 09 juin 2020 de l’initiation et du dépôt d’une motion de défiance adressée au ministre provincial de la santé. Même pas une question d’information, question orale avec débat ou à la limite, une interpellation, ces députés ont directement bombardé une motion de défiance. Les initiés comprennent la démarche.

Les signataires de cette motion reprochent au docteur Joachim Ondendakemi la légèreté dans la gestion de la pandémie corona virus après la confirmation par l’Inrb d’un cas positif à Kisangani en province de la Tshopo…

La motion serait remise au président de l’Assemblée provinciale en mains propres et jusqu’à ces 24 heures, le ministre provincial de la santé n’a jamais été notifié et la motion ne lui a même pas encore été transmise, alors qu’en principe, il devrait répondre dans les 48 heures qui suivraient sa notification dans une plénière publique dans le respect strict d’atteinte du quorum.

De l’impossibilité de siéger .

Consécutivement au message officiel adressé par le Vice-premier ministre, ministre de l’intérieur, sécurité et affaires coutumières adressé à tous les gouverneurs de province de la république le 29 mars 2020, il est impossible qu’une plénière soit convoquée.

En effet, dans ce message, le VPM Gilbert Kankonde Malamba a écrit ce qui suit :

« Consécutivement à mon message vous annonçant l’état d’urgence décrété par le Chef de l’État, je vous enjoins de convenir avec les bureaux de vos assemblées provinciales respectives le report jusqu’à la suspension de l’état d’urgence des travaux de vos assemblées provinciales respectives. Prière l’annoncer de manière solennelle via le bureau. Il y a urgence. Sentiments patriotiques ».

Dans ces conditions, il y a impossibilité qu’une plénière soit convoquée avant la levée par le président de la république de l’état d’urgence sanitaire. Sinon, ce sera une violation flagrante de l’ordonnance du président de la république proclamant l’état d’urgence et le message du VPM Intersec par le président de l’Assemblée provinciale de la Tshopo monsieur Gilbert Bokungu Isongibi, par l’initiateur de ladite motion, par les signataires et tous ceux qui auront participé à la plénière y afférente.

Où est la responsabilité du ministre provincial de la santé dans la gestion d’un hôpital ou d’un malade dans un hôpital ?

Vue de la salle des plénières de l’ass. prov. Tshopo. Photo OI.

En effet, le 10 mai 2020, l’hôpital accueille le malade pour un problème bien identifié. Après diagnostic, les médecins avaient constaté qu’il présentait quelques symptômes comparables aux signes de la covid.

Tout de suite, ils décideront l’alerter le comité de riposte. D’entrée de jeu, le comité de riposte présidé par le ministre provincial de la santé avait constaté qu’il n’y avait aucune notion de contacts, moins encore la notion de sortie du malade.

C’est-à-dire, le malade n’avait eu auparavant, ni de contacts avec un malade atteint de covid, ni n’était sorti de la Tshopo vers une zone frappée par la covid pour qu’il soit déclaré suspect. Ça s’appelle donc, un cas d’alerte, différemment des cas suspects. Or, les cas d’alerte sont légions dans des hôpitaux de Kisangani et n’amènent jamais à garder les malades, contrairement aux cas suspects qui exigent que les malades soient gardés sur le lit de l’hôpital. Là, dans ce cas, on procède au prélèvement, on envoie l’échantillon à l’Inrb et le malade est gardé jusqu’à l’arrivée des résultats venant de l’Inrb, structure habilitée.

Photo Orientale Infos.

Et donc, le comité a bien trouvé que le cas de Kisangani était une alerte, pas suspect et ne pouvait pas empêcher à l’hôpital de libérer un patient qui était venu pour autre maladie bien identifiée et déclaré guéri de cette maladie par son médecin.

Ainsi, il sera libéré le 18 mai. Pendant ce temps, le 02 juin, soit 20 jours plus tard, les résultats viendront de l’Inrb et le malade au cas d’alerte sera testé positif alors qu’il est déjà libéré conformément aux principes médicaux.

Où est la responsabilité du ministre ? Gère-t-il au quotidien les formations médicales, les entrées et les sorties des malades? Surtout pour les cas d’alerte, faudrait-il les garder dans des hôpitaux ? Avec quelles capacités d’accueil dans les hôpitaux ou centre de santé de la Tshopo?

Au stade actuel, étant donné que le patient ne présente aucun symptôme, il n’y a que l’Inrb qui l’a testé positif qui le déclarera guéri après un deuxième test dont le prélèvement fut fait et échantillon envoyé à l’Inrb à Kinshasa. D’où, l’appel au calme.

Est-ce le moment des motions, des règlements de compte, du triomphalisme ou de vantardise?

L’on ne se déchire pas pendant la guerre dit-on.

On regarde plutôt vers une même direction pour vaincre l’ennemi.

Pendant que la covid 19 est déclarée présente à Kisangani, il ne fallait pas attaquer le président du comité de riposte car cela risque de décourager les membres de ce comité qui se mouillent la chemise, qui travaillent d’arrache-pied, nuit et jour, dans le sacrifice et la privation pour riposter contre cette pandémie qui n’est qu’à ses heures anodines.

Pour l’information des députés provinciaux signataires de la soi-disant motion, c’est ce même comité qui se donnait corps et âme, bec et ongle pour riposter contre le virus d’Ebola à partir de Mambasa et Nia-nia et ce virus n’est jamais entré à la Tshopo nonobstant sa présence dans des zones très proches de la Tshopo pendant que nos députés dormaient sur leurs lauriers. Ce comité mérite plutôt les hommages vibrants et encouragements que le discrédit, l’opprobre, mieux, qu’une motion, politique soit-elle, car, pendant qu’ils seront en train de perdre le temps dans la compilation des éléments à fournir pour éclairer la lanterne, il n’y aura plus personne sur terrain : Distraction.

La santé n’a pas de prix…

MM, journaliste de la république

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